LE PROBLÈME
Les filles ne bénéficient pas de la possibilité de faire des choix de
vie stratégiques
Partout dans le monde, les filles ne bénéficient pas de l'égalité des chances en matière d'exercice de leurs droits et de leur libre arbitre dans les choix de vie stratégiques, ce qui limite leur capacité d'agir et la possibilité pour elles de prendre des décisions en connaissance de cause dans l'intérêt de leur bien-être et donc de mener leur vie comme elles l'entendent.
Le problème
Les normes sociales encouragent les inégalités des sexes
Dans le monde actuel, les filles ne bénéficient pas de l'égalité des chances en matière d'exercice de leurs droits et de leur libre arbitre dans les choix de vie stratégiques (les décisions cruciales, déterminantes pour les perspectives d'avenir).

Lesstructures et les normes sociales dominantes au sein des communautés locales encouragent les inégalités des sexes et rendent possible les disparités entre les enfants selon leur sexe s'agissant de leur traitement et de la valeur qui leur est accordée.

Les structures sociales, politiques et économiques dominantes discriminent les filles par l'intermédiaire de cadres formels, comme les lois et règlementations, mais aussi informels, comme les coutumes locales ou les normes sociales qui encouragent l'inégalité des sexes. À cause de ces normes sociales et liées aux sexes, les filles continuent très largement d'être discriminées, ce qui limite leur développement, leur capacité d'agir, l'accès à leurs droits élémentaires et leurs perspectives d'avenir[1]. Par conséquent, tout effort visant à changer la situation actuelle doit prendre en compte les problèmes structurels tels que les normes sociales ou les attitudes qui favorisent les inégalités[2].

Des privations en matière de capacité de prise de décision, d'accès à l'information et de bien-être
Les filles sont désavantagées de manière disproportionnée dans la santé, l'éducation, le travail et la vie familiale[3]. Selon l'organisation mondiale de la santé (OMS), au cours de la puberté, les normes sociales et liées aux sexes restreignent la mobilité physique des filles et leur accès à l'information, ce qui a une incidence sur leur estime d'elles-mêmes et sur leur comportement en matière de santé alors qu'elles entrent dans l'âge adulte[4]. En outre, les filles sont souvent privées de leur capacité de prise de décision en ce qui concerne leur santé et leur bien-être. Par exemple, plus de la moitié de l'ensemble des adolescentes et jeunes femmes d'Afrique subsaharienne rurale et urbaine doivent avoir reçu l'approbation de leur mari et d'un autre membre de la famille pour prendre des décisions concernant leur propre santé. Cette privation en matière de capacité de prise de décision, d'accès à l'information et de mobilité physique a un profond impact sur la santé et le bien-être des filles et des jeunes femmes[5],

et est aggravée par les maltraitances physiques, psychologiques et sexuelles dont les filles sont très souvent l'objet[6]. Lorsque les filles ne sont pas encouragées à prendre des décisions dans l'intérêt de leur bien-être, elles peuvent se tourner vers des choix et des comportements qui les mettent en danger : abus de drogues et d'alcool, délinquance et rapports sexuels à risque.

Les filles ne sont pas seulement privées de l'accès à l'information, ce qui les empêche de prendre des décisions en toute connaissance de cause, mais aussi à l'éducation, et en particulier à une éducation sexuelle complète depuis une perspective axée sur les droits. Il est bien connu que l'éducation des filles et des femmes améliore leur santé et leur bien-être, toutefois, les filles sont toujours moins susceptibles que les garçons d'aller à l'écolel[7].

Ce phénomène est encore aggravé par la pauvreté et le manque de ressources donnant priorité aux filles. Bien souvent, les filles manquent de structures de soutien, de figures de modèle positives et d'espaces sûrs qui les encourageraient à s'affranchir des normes sociales et des pressions auxquelles elles sont souvent confrontées dans leur foyer et ailleurs dans leur communauté. Plus particulièrement, les filles sont souvent privées de l'accès à des activités sûres impliquant des jeux et des sports (qui stimulent pourtant le développement cognitif des enfants et leurs capacités sociales[8]) et de l'exposition à des habitudes qui font la promotion du bien-être physique, largement corrélé au bien-être mental[9].

Une stratégie mondiale pour un problème mondial
Si les contextes et les causes de ces problèmes, ainsi que les conséquences pour les filles, diffèrent selon les pays et les cultures, leurs origines sont communes : les structures et les normes sociales qui maintiennent en place les normes liées aux sexes, qui discriminent les filles et limitent les possibilités qui s'offrent à elles en matière d'exercice de leurs droits et de leur libre arbitre dans les choix de vie stratégiques. Puisque les racines profondes, et leurs implications en pratique pour les filles, sont les mêmes (bien que leurs degrés diffèrent), nous sommes également convaincus que les stratégies pour s'attaquer à ces problèmes peuvent être mises en œuvre à l'échelle mondiale, si elles sont adaptées localement à la spécificité du contexte et de la situation. Par conséquent, notre Théorie du changement vise à offrir aux filles plus d'égalité des chances en matière d'exercice de leurs droits et de leur libre arbitre dans les choix de vie stratégiques, en les autonomisant de manière à leur donner la capacité d'agir nécessaire pour prendre des décisions éclairées dans l'intérêt de leur bien-être et leur permettre ainsi de mener leur vie comme elles l'entendent.

La situation actuelle en quelques chiffres
● À l'échelle mondiale, les adolescentes sont moins actives que les adolescents, 84 % d'entre elles n'atteignant pas les recommandations en matière d'activité physique de l'OMS[10].

● Toujours à l'échelle mondiale, la dépression est l'une des premières causes de maladie et de handicap parmi les adolescents[11], et l'automutilation représente la deuxième cause de décès chez les filles de 10 à 19 ans[12].

● Dans le monde, il est estimé que 21 % des femmes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées ou sont entrées dans une union informelle avant l'âge de 18 ans. Cela signifie que selon les estimations, à l'heure actuelle, 650 millions de filles et de femmes sont mariées depuis leur enfance[13].

● Le taux de natalité mondial chez les adolescentes est de 44 naissances pour 1 000 femmes entre 15 et 19 ans (il était de 56 pour 1 000 en 2000). C'est en Afrique subsaharienne que le taux est le plus élevé (101 pour 1 000)[14]. Les grossesses chez les adolescentes causent davantage de complications liées à la naissance que chez les adultes ; les taux de mortalité à la naissance sont également plus élevés.

● À l'échelle mondiale, il est estimé que 18 % des filles, par rapport à 8 % des garçons, sont victimes de maltraitances sexuelles au cours de leur enfance. En outre, toujours selon les estimations, environ 120 millions d'adolescentes ont déjà été soumises à des rapports ou autres actes sexuels non consentis[15].

● 20 % des adolescentes âgées de 15 à 19 ans qui ont connu des relations sexuelles ont fait l'objet de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur partenaire[16].

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[1] Wamoyi J, Mahana G, Mongi, A. Nysule N. Kapiga S., et Changulucha J. (2014). [Étude des interventions traitant des leviers structurels de vulnérabilité des adolescents en matière de santé sexuelle et procréative en Afrique subsaharienne : implications des programmes de santé sexuelle], Reproductive Health [version électronique] vol. 11, no.88. Source : Pubmed.

[2] Nations Unies (2018). Rapport sur les objectifs de développement durable 2018.
https://unstats.un.org/sdgs/files/report/2018/TheSustainableDevelopmentGoalsReport2018-fr.pdf

[3] Plan International (2017). Les droits des filles sont des droits humains : Une étude approfondie du statut des filles dans le droit international.
https://www.plan-international.fr/info/actualites/publications/droits-des-filles-droits-humains#download-options

[4] OMS (2019). Women's and girls' health across the life course [La santé des femmes et des filles tout au long du parcours de vie].
https://www.who.int/life-course/news/women-and-girls-health-across-life-course-top-facts/en/

[5]
OMS (2019). Women's and girls' health across the life course [La santé des femmes et des filles tout au long du parcours de vie].
https://www.who.int/life-course/news/women-and-girls-health-across-life-course-top-facts/en/

[6] OMS (2019). Adolescents : risques sanitaires et solutions.
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/adolescents-health-risks-and-solutions

[7] OMS (2019). Women's and girls' health across the life course [La santé des femmes et des filles tout au long du parcours de vie].
https://www.who.int/life-course/news/women-and-girls-health-across-life-course-top-facts/en/

[8] Diamond, Adele, et Lee, Kathleen (2011). 'Interventions shown to aid executive function development in children 4–12 years old' [Interventions s'avérant aider le développement des fonctions exécutives des enfants de 4 à 12 ans], Science, 333, 959-964.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3159917/

[9] Harris, Ashley Mark (2018). 'The relationship between physical inactivity and mental wellbeing: Findings from a gamification-based community-wide physical activity intervention' [Lien entre inactivité physique et bien-être mental : constats issus d'une intervention axée sur l'activité physique à l'échelle de la communauté basée sur la ludification], Health Psychology Open.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5774736/

[10] OMS (2018). Principaux repères sur l'activité physique.
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/physical-activity

[11] OMS (2018). Principaux repères sur la santé mentale des adolescents.
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/adolescent-mental-health

[12] OMS (2017). Plus de 1,2 million de décès d'adolescents chaque année, presque tous évitables.
https://www.who.int/fr/news-room/detail/16-05-2017-more-than-1-2-million-adolescents-die-every-year-nearly-all-preventable
[13] Nations Unies (2018). Rapport sur les objectifs de développement durable 2018.
https://unstats.un.org/sdgs/files/report/2018/TheSustainableDevelopmentGoalsReport2018-fr.pdf

[14] Nations Unies (2018). Rapport sur les objectifs de développement durable 2018.
https://unstats.un.org/sdgs/files/report/2018/TheSustainableDevelopmentGoalsReport2018-fr.pdf

[15] OMS (2019). Women's and girls' health across the life course [La santé des femmes et des filles tout au long du parcours de vie].
https://www.who.int/life-course/news/women-and-girls-health-across-life-course-top-facts/en/

[16] Nations Unies (2018). Rapport sur les objectifs de développement durable 2018.
https://unstats.un.org/sdgs/files/report/2018/TheSustainableDevelopmentGoalsReport2018-fr.pdf